Les médicaments anti Alzheimer sur la selette

Les intérêts médicaux des médicaments prescrits pour traiter la maladie d’Alzheimer ont été jugés insuffisants et à risques et, pour ces raisons, à compter du 1er août, ces mêmes médicaments ne seront plus remboursés.
Un arrêté a été publié au journal officiel le 1er juin.

Déremboursement des médicaments contre la maladie d’Alzheimer

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Ce sont les médicaments Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl et leurs génériques qui sont principalement concernés par la mesure du déremboursement. La ministre de la santé Agnès Buzyn en a fait l’annonce sur RTL le 28 mai.
De nombreuses protestations ont eu lieu, notamment celles de l’association France Alzheimer tout comme les sociétés de neurologie et de gériatrie.
Jusqu’à présent ces médicaments étaient remboursés à hauteur de 15 % par l’assurance maladie, pour l’année 2015, la facture s’est élevée à 90 millions d’euros.
C’est, au préalable, la haute autorité de santé (HAS), dont faisait partie la ministre avant son entrée au gouvernement, qui avait jugé de l’intérêt médical insuffisant de ces médicaments et donc d’envisager de ne plus les prendre en charge. Donc, Agnès Buzyn ne fait que poursuivre cet avis.

Par ailleurs, les effets indésirables à risques avaient également été mis en avant.

Depuis vendredi, c’est donc officiel, le déremboursement est effectif. De son côté, France Alzheimer a contesté cette décision immédiatement en précisant qu’elle était infondée et dangereuse, décision aussi contestée par les organisations médicales que sont : la Fédération des centres mémoire, la Fédération française de neurologie, la Société française de neurologie, la Société française de gériatrie et de gérontologie, la Société Francophone de psychogériatrie et de psychiatrie de la personne âgée.

Les contestations des sociétés savantes et organisations médicales

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France Alzheimer et toutes les fédérations et sociétés savantes ont jugé cette mesure « délétère pour les patients et leur entourage ».
Elles ont toutes assuré que les médicaments mis en cause avaient prouvé leur efficacité sur le plan cognitif dans la maladie d’Alzheimer, mais aussi pour la maladie à corps de Lewy de même la démence liée à la maladie de Parkinson.

Les symptômes fréquents de la maladie d’Alzheimer se traduisent par une dégénérescence du cerveau, ce qui engendre des pertes de mémoire, des démences qui avec d’autres formes de démences dans d’autres maladies touchent, selon les chiffres officiels estimés, entre 850.000 et 1,2 million de personnes en France.
En effet, le nombre de malades est difficile à quantifier c’est pourquoi les chiffres même officiels ne sont que des estimations. Par ailleurs, 225000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année selon la Fondation pour la recherche médicale.
Jusqu’à présent le coût à la charge des malades ou de leur famille était de l’ordre de 1000 euros par mois.
Forcément, certaines familles n’auront plus les moyens de payer les médicaments qui selon des organisations médicales et France Alzheimer avaient quand même leur utilité.
Les bons retours des familles et aussi des patients étaient de rigueur sur les traitements prescrits et pris régulièrement, ce que confirme le professeur Philippe Amouyel (CHRU de Lille) et directeur général de la Fondation Plan Alzheimer. Selon de nombreux médecins, les médicaments permettaient surtout aux patients de les aider à conserver leurs repères et donc de pouvoir rester à leur domicile, cela permettait de maintenir des relations sociales et amicales, cela ralentissait les troubles cognitifs.
Il semble d’ores et déjà évident que ce déremboursement perturbera le parcours de soin de nombreux malades.
Pour tout cela France Alzheimer souhaite obtenir un rendez-vous avec la ministre pour être acteur capable d’accompagner les soins non-médicamenteux, pour s’assurer que la recherche ne sera pas découragée et pour appuyer la présence du médecin traitant dans le parcours de soin.

Affaire à suivre…

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